La Grand Place de Bruxelles – Le Voyage Alchimique – Étape 1

 

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La Grand-Place de Bruxelles au petit matin, le début du Voyage

Notre voyage commence à Bruxelles. Depuis les Celtes, la tradition l’atteste. La cour intérieure du célèbre hôtel de ville nous le montre : une gigantesque étoile est figurée sur le sol. D’entrée, elle annonce le but du voyage, Saint-Jacques de Compostelle, un lieu où une étoile vint marquer l’emplacement du tombeau de l’apôtre Jacques : une étoile (« stella ») tombée dans la terre (le « compost », issu du mot latin « campus » , le champ). Compostelle est le champ de l’étoile.
Et comme par hasard, on verra au cours de notre voyage qu’une étoile se dessine sur notre matière première cristallisée, le « régule étoilé ».

La Grand-Place de Bruxelles au petit matin, le début du Voyage

Mais il y a plus sur la Grand-Place de Bruxelles : des dizaines de sculptures dorées ornent les maisons. Comme tous les symboles, ces sculptures ont plusieurs sens, mais leur signification alchimique est sans doute la plus évidente : un phénix domine la place, il montre que la matière première, après avoir été ouverte, fondue, peut renaître de ses cendres, comme le phénix.

Le phénix domine la Grand-Place…

Ailleurs, un moine suggère que la quête est également spirituelle et qu’il faut être patient.
Plus loin, un cygne, toutes ailes déployées nous annonce l’œuvre au blanc.

Mercure, le « messager » orne la maison du « Roi d’Espagne » ; il rappelle l’essence hermétique de l’alchimie et le « message » qui est à l’intérieur de la matière… Il est en compagnie de Minerve qui annonce l’arrivée du soleil, symbole de l’or en alchimie… Hercule est à leurs côtés : ses durs et célèbres « travaux » évoquent l’Oeuvre de l’alchimiste…

Les trois roses, symboles du secret : Elles s’épanouissent,
comme la matière qui fera un jour apparaître la Pierre Philosophale

Trois roses comme les trois drapeaux qui servent d’enseigne à une taverne suggèrent les trois œuvres, noir, blanc, rouge …
De même Saint-Nicolas veille sur trois enfants au sommet d’une autre maison….
A l’autre bout de la place, un cerf « bondissant » représente l’allègement de la matière première de l’Oeuvre ; il rencontrera bientôt une licorne pour réaliser l’œuvre aux blanc…
Les symboles se complètent et ses répondent tout autour de la Grand’place…
On ne peut rêver plus belle invitation au voyage…
…et à la lecture.

Un cerf (la matière première) rencontre une licorne (l’œuvre au blanc)
dans le traité de Lambsprinck ( Le musée hermétique, XVI°siècle)

Ces illustrations sont empruntées aux nombreux grimoires alchimiques. Elles jouent aussi avec les mots comme ce pot en étain, qui évoque Jupiter le dieu de la foudre, car la foudre « fait des étincelles » comme l’étain qui « scelle », à travers le sel d’étain les différents principes de la matière. L’alchimie est « jeu d’enfant », dit-on souvent. Notre voyage sera donc aussi un jeu, un formidable jeu de piste…

Un moulin à vent nous invite à aller dans le « ventre du vent » qui peut représenter le cœur de la matière, et que Michaël Maier reprit dans son traité musical et illustré L’Atalante fugitive. Bien entendu, ce moulin à vent sur la Grand’place nous invite à relire Cervantès : si Don Quichotte se bat contre les moulins à vent, ne serait-ce pas qu’il poursuit une quête alchimique pour trouver « le secret caché à l’intérieur du vent… » Peut-être se souvient-il de La Table d’Emeraude, texte fondateur de l’alchimie (VIII°siècle) attribué à Hermès Trismégiste ? il est écrit à propos de la « chose unique », la Pierre Philosophale, que « le vent l’a portée dans son ventre »…

Un secret est caché dans le « ventre du vent » : sept marches conduisent à l’intérieur du moulin

On est bien en présence d’une vraie tradition qui a perduré grâce à ces images gravées sur les monuments ou tracées dans les livres, les tableaux, les opéras…
« Les couleurs et les sons se répondent… » comme le montre le paon qu’on trouve sur la Grand-Place et qui copie le paon que Salomon Trismosin a décrit dans son traité : la Splendeur du Soleil

Patrick Burensteinas devant la « maison du paon ».
Le paon symbolise l’irisation de la matière qui se produit
quand l’alchimiste a trouvé la fameuse « Pierre »…
De petits prismes décomposent alors la lumière…

La Grand-Place de Bruxelles est une sorte de résumé des arcanes de la culture de l’Europe, en particulier… Et ce n’est pas un hasard si Bruxelles est devenue une sorte de capitale de l’Europe…

Saint Michel se dresse en haut de l’Hôtel de ville captant avec son épée
les énergies d’en haut pour les relier à celles d’en bas, celles du dragon.

Enfin, Saint-Michel semble veiller sur cette Grand’place depuis le sommet du beffroi de l’hôtel de ville. Il est, lui aussi, un symbole de la quête alchimique: son épée fait le lien entre le ciel et l’intérieur de la terre, où gît le dragon : le dragon, c’est l’énergie d’en-bas prisonnière de la matière et de ses atomes, et le ciel l’énergie d’en-haut ; Saint-Michel qui relie les deux illustre le premier principe de la Table d’émeraude : « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut »…

Sur le porche de l’Hôtel de ville, Saint-Michel indique le chemin,
entouré de Saint-Christophe et de Saint-Georges…