Notre-Dame de Paris – Le Voyage Alchimique – Étape 7

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Les alchimistes se donnaient rendez-vous à Notre-Dame. Sur le parvis, ils pouvaient échanger leurs découvertes et leurs questionnements. Notre-Dame est une véritable cathédrale alchimique. 

Elle avait été perçue comme telle dès le XVII° siècle par l’alchimiste Esprit Gobineau de Montluisant,  puis au XIX° siècle par l’alchimiste François Cambriel, et par Victor Hugo avec le personnage de Claude Frollo prêtre et alchimiste dans son roman Notre-Dame de Paris… 

Le XX°°siècle n’est pas en reste, avec Le Mystère des Cathédrales le livre célèbre du mystérieux Fulcanelli, qui montre que les médaillons du porche central de la cathédrale représentent avec précision tout l’Oeuvre alchimique.…

Viollet-le-Duc lui-même avait illustré cette tradition :  quand il a restauré la cathédrale, il a placé la statue d’un alchimiste entre les monstres et les dragons figurés par les gargouilles…

L’alchimiste de Notre-Dame, avec le bonnet phrygien, signe des initiés.

Récemment, un événement tragique a marqué la cathédrale. On sait que l’alchimie est pour une bonne part le travail du feu. Fidèle à cette tradition, on a commencé ce film devant la « porte rouge » de Notre-Dame, au nord,  dite la « Porte des salamandres » : des dizaines de salamandres sont sculptées sur les montants de pierre entre des dragons et des phénix…  Un énorme incendie s’est déclaré le 15 avril 2019, venant en quelque sorte confirmer la vocation de la cathédrale…

La façade de Notre-Dame, à contre-jour, à l’aube, quand elle avait encore sa flèche

Depuis le Moyen Age, vingt-quatre médaillons racontent les diverses étapes de l’œuvre alchimique. Patrick Burensteinas nous dresse une sorte de bilan de notre voyage : il nous commente ces figures qui illustrent les diverses étapes de la réalisation de la fameuse Pierre Philosophale. 

Sur la verrière occidentale, les mêmes médaillons sont représentés, mais en couleurs, ce qui permet de compléter et de vérifier cette lecture alchimique, qui vient se superposer à une lecture plus religieuse, celle des vices et des vertus…

Ce programme iconographique n’est pas propre à Notre-Dame de Paris. On le retrouve, presque identique, sur les cathédrales d’Amiens, de Chartres ou de Lyon… Ce qui amène à penser qu’il s’agit d’un message important que les sculpteurs ont voulu graver et pérenniser, aux yeux de tous… pour qui sait lire, -ce que nous savons faire désormais-. 

Sur le pilier central du porche, le trumeau, une femme est représentée : elle tient deux livres, l’un ouvert et l’autre fermé, comme pour nous signifier cette double lecture des médaillons qui l’entourent.

Cybèle avec l’échelle de la Connaissance. 

Elle tient les deux livres, exotérique et ésotérique

Ces médaillons font écho aux grimoires alchimiques, en particulier le Mutus Liber, le livre muet, qui n’est constitué que de gravures, sans commentaires ni explications. 

Nous avons appris pendant tous les épisodes de ce film que l’alchimie est une culture à part entière, précise comme une science, belle comme une Oeuvre d’art. Elle s’est transmise intacte pendant plus de deux mille ans. Il s’agit bien d’une base de notre monde occidental (il y a aussi une alchimie orientale, chinoise), une explication du monde que les savants actuels, retrouvent à travers les découvertes de la physique quantique, par exemple, où, comme dans l’alchimie, l’observateur est impliqué dans l’expérience qu’il conduit et qu’il modifie sans le vouloir…

Le personnage tient une pierre dans sa main droite, et de sa main gauche, il tient l’emblème de l’athanor,

représenté par un pentagone,  symbole de l’étoile et de la quintessence

Nous arrivons au but : les derniers médaillons montrent l’apparition de la Pierre philosophale pendant que dans son laboratoire, Patrick Burensteinas nous montre la grotte qui s’est creusée dans le régule, au cours des multiples purifications. C’est dans cette grotte, figurée sur la cathédrale en forme de « maison » pentagonale avec sa cheminée, que la pierre va naître. 

Au centre de la « maison » on devine la forme d’un œuf, « l’œuf philosophique » où se sont enfin réunis le soufre et le mercure, devenus indissociables : c’est l’androgyne alchimique, le « re-bis », deux fois la même chose…

Patrick casse le régule comme on casse un œuf, : une grotte, à côté de l’étoile à cinq branches, est apparue : dans la grotte, une sorte de rubis est né : une pierre rouge… La Pierre… comme le Christ, née dans une grotte sous une étoile.

Image allégorique de l’apparition de la Pierre dans le métal…

Cependant cette Pierre n’est peut-être pas la « vraie » Pierre : il faut vérifier qu’elle en a les pouvoirs : elle doit permettre la transmutation des métaux en or. 

L’or n’est pas le but de l’alchimiste., mais il lui permet de vérifier son travail.

Des paillettes d’or sont apparues suite à une transmutation alchimique de ce métal…

Alors, quel est le véritable but de l’alchimie? 

L’alchimiste doit réduire la Pierre en poudre et l’ingérer par trois fois : expérience infiniment dangereuse. Il vit une sorte d’extase lumineuse qui va transformer sa perception du monde, comme s’il avait assisté à la naissance de l’univers et de ses trous noirs…

Un trou noir peut donner naissance à une “fontaine blanche” : la lumière est dans les ténèbres…

Finalement, l’alchimie est une expérience mystique d’où le lien que nous avons maintes fois rencontré entre l’alchimie et la pensée religieuse…