Le temps des OVNIS
Les ovnis sont une sorte de miroir de nous-même, en lien avec la société où nous vivons. Les ovnis sont en quelque sorte en avance sur nous, en avance sur ce que nous allons faire. Je montre que le présent, le passé et le futur se rejoignent.
Pour donner an film une dimension philosophique et poétique, avec Daniel Robin et moi-même nous avons décidé de ne pas rencontrer des témoins directs d’observations d’ovnis. De même nous n’avons pas eu recours à des images d’archives montrant des ovnis, images qui sont parfois des montages, ou qui sont souvent de mauvaise qualité. Le problème se déplace alors sur une interrogation sur la validité et la fiabilité des témoignages humains au lieu de se concentrer sur la portée et la signification profonde du phénomène ovni.
Les ovnis sont un spectacle. Sans observateur il n’y a pas d’ovnis. La nature de l’ovni en général est complexe. Elle contient un aspect matériel et immatériel, comme une œuvre d’art, comme un tableau par exemple : Le tableau est matériel, on le voit, on le regarde, il a un poids, un volume et il est immatériel car il dégage une émotion, il apaise, il transmet une part de l’âme du peintre. C’est un objet complexe qui touche notre psyché et ses archétypes, comme dirait Carl Gustav Jung. C’est ce qui m’a guidé dans la réalisation de ce film.
Mais d’où viennent les ovnis ?
Pour le spationaute Jean-François Clervoy l’hypothèse la plus logique et la plus crédible est l’hypothèse extraterrestre, les ovnis viennent d’ailleurs. Ils ne sont pas liés à notre physique actuelle, mais ils sont finalement un prolongement de nous-même, comme s’ils étaient nos anges-gardiens.
Le Temps des Ovnis est le récit d’un parcours initiatique, une quête, la mienne. L’analyse des ovnis m’a conduit à reconsidérer notre réalité matérielle. Pour illustrer cette idée, j’ai dû avoir recours aux images de synthèse qui peuvent « augmenter » notre réalité.
Le film comporte donc trois types d’images : un tiers des images sont des entretiens avec des spécialistes du phénomène ovni choisis par Daniel Robin (soit 13 intervenants), un autre tiers des images de notre réalité quotidienne, et enfin un troisième tiers est constitué d’images conçues sur un ordinateur, ce qui aboutit à une réalité virtuelle.
J’ai souhaité que ces images informatiques aient une apparence telle qu’il soir difficile de distinguer les images de notre monde quotidien de la réalité virtuelle. Les deux sont parfois entremêlés au sein d’une même séquence. Ce fut un travail long et difficile ce qui explique qu’il m’a fallu presque dix années pour venir à bout de ce film.
Cela m’a poussé à concevoir le film pour une diffusion sur grand écran afin que la différence entre les images « réelles » et les images « virtuelles » s’efface peu à peu : il y a une dynamique esthétique dans ce film : on passe peu à peu, insensiblement, du monde quotidien au monde virtuel, comme si c’était notre société qui par son évolution actuelle nous conduisait à cette imbrication. On touche là à l’essence du phénomène des ovnis : leur univers est « entre deux mondes » : il me semble très proche du monde « imaginal » tel que le philosophe Henry Corbin, qui travailla avec Jung, l’a défini.
Au cours des nombreuses projections du film auxquelles j’ai assisté, j’ai pu constater que Le Temps de Ovnis avait une sorte de force hypnotique qui emportait les spectateurs dans un autre monde, et les poussait très souvent à venir revoir le film, comme s’ils désiraient approfondir ce monde étrange et inconnu où il les avait emmenés.
La musique originale de Gilbert Grilli contribue grandement à ouvrir les portes de cet univers. J’espère que cette fascination pourra également opérer dans une vision plus confidentielle du film sur l’écran réduit d’une télévision ou d’un ordinateur…
Si la demande est forte, nous pourrons envisager la fabrication d’un DVD du film.